Unity by Oliver Bowden - Assassin's Creed - 7

Unity by Oliver Bowden - Assassin's Creed - 7

Auteur:Oliver Bowden - Assassin's Creed - 7 [Oliver Bowden - Assassin's Creed - 7]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


14janvier 1789

I.

Du haut d'une colline qui surplombait un minuscule village à la sortie de Rouen, trois travailleurs agricoles vêtus de justaucorps en cuir riaient. Puis, après avoir compté jusqu'à trois, ils hissèrent une potence sur une petite plateforme de bois.

L'un d'eux disposa ensuite un tabouret à trois pieds sous le gibet et aida ses compagnons à enfoncer les cales qui permettraient à la construction de se maintenir en place. De là où je me trouvais, sur ma monture — un magnifique hongre que j'avais appelé « Griffe » en hommage au lévrier irlandais qui nous avait quittés depuis déjà un moment —, je perçus le rythme de leurs coups de marteau.

Au pied de la colline se trouvait un village, si minuscule qu'il ressemblait plus à un groupe de cabanes sinistres autour d'une place boueuse. Mais c'était un village malgré tout.

La pluie glacée s'était atténuée et avait fait place à un crachin tout aussi glacial, désormais accompagné d'un vent mordant. Les villageois patientaient sur la place, emmitouflés dans leurs châles, le col de leur chemise remonté, attendant l'attraction du jour: une pendaison. Qu'espérer de mieux? Rien de tel qu'une bonne pendaison pour remonter le moral quand le givre a anéanti toutes les récoltes, que le propriétaire a augmenté ses loyers et que le roi compte appliquer de nouvelles taxes.

Un bruit retentit depuis un bâtiment, la prison visiblement; les spectateurs figés se tournèrent pour en voir sortir un prêtre vêtu d une robe et d'un chapeau noirs, lisant la Bible d'une voix puissante et solennelle. Il était suivi d'un geôlier qui tenait une corde, au bout de laquelle se trouvait un homme aux mains liées, coiffé d'un capuchon. Il chancelait et glissait dans la boue, protestant avec virulence sans s'adresser à quelqu'un en particulier.

—Vous faites erreur! s'écria-t-il en anglais, avant de se raviser et de poursuivre en français.

Les villageois le regardèrent se faire conduire vers la colline, certains se signant, d'autres le huant. Il n'y avait pas un gendarme en vue. Ni juge, ni avocat. C'était semblait-il la façon de rendre justice, dans la région. Et dire qu'ils trouvaient les Parisiens non civilisés...

L'homme, naturellement, était Ruddock; en le suivant du regard, j'eus du mal à croire qu'il ait pu s'agir d'un assassin. Inutile de se demander pourquoi le Credo l'avait laissé tomber.

Je repoussai mon capuchon et secouai légèrement la tête pour dénouer mes cheveux, puis continuai à observer Bernard, qui me regardait avec les yeux écarquillés.

—Le voilà, mademoiselle, déclara-t-il. Comme je vous l'avais promis.

Je tendis une bourse au-dessus de la paume de sa main et la retirai vivement quand il s'apprêta à la saisir.

—Et vous êtes certain que c'est lui, hein ?

— C'est bien lui, mademoiselle. Il se fait appeler Gerald Mowles. On dit qu'il a tenté d'escroquer une vieille dame, mais il s'est fait prendre avant d'avoir pu fuir.

—Et il a été condamné à mort.

—Absolument, mademoiselle. Les villageois l'ont condamné à mort.

Je laissai échapper un bref éclat de rire avant de reporter mon attention sur la sinistre procession, qui avait gagné le pied de la colline et s'apprêtait à la gravir en direction de la potence.



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